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Le suivi

Épisode 04
L’opération était, comme je vous l’ai raconté, une formalité. Qu’en est-il des soins et de la convalescence ? Vient ensuite, également le moment de valider la stérilité avec un spermogramme.
L’intention de ce podcast est d’éveiller (ou réveiller) en vous des questions. Afin de permettre une accessibilité et une inclusivité maximales, vous trouverez ci dessous l’intégralité du script de l’épisode. Même si je vous invite évidemment à l’écouter si possible.
Toute reproduction interdite - Podcast sur la vasectomie

Transcription de l'épisode

J’ai conservé des notes sur mes ressentis dans les jours qui ont suivi l’intervention et je vais vous restituer tout cela très chronologiquement.

Le soir :

Le soir même de l’intervention, vers 21:00. Concernant les sensations et douleurs. Il y en a deux assez différentes ; la douleur quand je restais debout assez longtemps qui s’apparente à la sensation qu’on peut avoir quand on a reçu un coup dans les testicules, mais pas la douleur fulgurante, celle qui reste un peu en rayonnement un long moment après. Mais à un niveau tout à fait supportable. C’est juste là. On le sait.

Quand j’étais au repos, il y avait un autre type de léger rayonnement de douleur, encore plus supportable. C’est presque plus une gêne qu’une douleur et principalement du côté gauche, qui est le côté où j’ai eu la coup de bistouri électrique à proximité du nerf. Donc je pense que c’est une douleur inhabituelle. Du côté droit c’était beaucoup moins sensible.

J’ai passé la soirée tranquillement à regarder la télévision dans le canapé. Un peu fatigué, mais sans abattement provoqué par de la douleur. Il suffit de se prévoir une soirée au calme pour laisser le corps se reposer.

Le lendemain matin :

Matin du lendemain de l’opération, cela faisait huit heures que je n’avais pas pris d’antidouleur et je me sentais plutôt bien.

J’étais dans ma voiture sur le point de rentrer dans les bureaux, car j’avais décidé de ne pas prendre de repos.

Pas de douleur particulière au réveil ou pendant ma douche, même si j’ai été évidemment très précautionneux. Il n’y a qu’au moment de la marche jusqu’à mon véhicule où j’ai senti le retour de la gêne de la veille au soir. Pas celle spécifique au côté gauche. La moins sensible des deux. J’ai donc juste adapté ma démarche et mon rythme. Une fois à mon poste j’ai pu déjeuner et prendre un anti-inflammatoire qui a atténué cette sensation.

Samedi soir :

Au soir du samedi 24 août, l’intervention ayant eu lieu le lundi. Les pansements sont tombés ce jour-là. Cela enlève la gêne qu’ils provoquaient et c’est plutôt agréable, mais cela met aussi les sutures au contact du textile des sous-vêtements. Un mal pour un bien donc, mais comme depuis le début, rien d’insurmontable !

La douleur qui restait s’est enfin vraiment calmée ce jour-là. J’étais arrivé au bout des quatre jours d’antidouleur et anti-inflammatoire. Il restait une gêne évidente et je sentais bien que je ne dois pas exagérer, mais c’était presque déjà un retour à la normale.

Si on s’en tient au conseil initial de prendre une semaine de repos si on a un travail physique, je pense que c’est vraiment raisonnable.

Les hématomes assez énormes qui sont apparus mardi avaient d’ailleurs commencé à doucement diminuer.

Spermogramme :

Mercredi 6 novembre, deux mois et demi après l’intervention, je suis allé faire un prélèvement pour mon spermogramme de contrôle.

Les hématomes ont évidemment disparu dans les trois semaines qui ont suivi l’intervention. La légère gêne restante aussi, excepté en cas de manipulation trop rude des testicules.

Concernant les cicatrices, je vous avouerai que j’ai d’abord eu peur… Afin de pouvoir cicatriser correctement, au vu du type d’épiderme de la bourse, l’urologue avait réalisé une espèce de pli de peau dans lequel pratiquer la suture. Je craignais de garder une espèce de gonflement au niveau des deux cicatrices. Deux mois plus tard, je vous rassure, elles étaient déjà devenues indétectables au toucher. Je ne m’en serais pas particulièrement tracassé, mais il est probable que certains pourraient craindre de voir leurs testicules arborer indéfiniment deux renflements cicatriciels.

Il fallait donc attendre entre deux et trois mois pour réaliser le spermogramme de contrôle et je m’y suis rendu cet après-midi.

On m’a demandé de respecter trois ou quatre jours d’abstinence minimum avant le prélèvement, afin de maximiser les chances de retrouver des spermatozoïdes dans mon éjaculation en cas d’échec de la stérilisation.

Faire un prélèvement pour un contrôle de fertilité était une première pour moi, et j’ai donc pu un peu observer les différentes stratégies ; celles et ceux qui viennent seuls, comme moi, les couples où le/la partenaire attend dans la salle d’attente, et enfin celles et ceux qui vont effectuer le prélèvement ensemble. Je pense que si tout le monde est à l’aise avec cette idée, la dernière solution est à privilégier, car c’est un moment qui peut être très médical, froid et désagréable à vivre seul.

Je me place un moment dans la peau d’un couple en PMA qui doit réaliser régulièrement ce genre d’examens, ou un donneur de sperme, et je suis navré pour elles et eux, car c’était un moment qui m’a vraiment déplu. La contrainte de l’abstinence suivie par la contrainte d’éjaculer à une heure donnée a un côté très “salissant”, du moins à mes yeux.

Pour le déroulement, je me suis retrouvé dans une petite salle qu’on a essayé de rendre le plus cosy possible. Un canapé dans un coin (on m’a donné une serviette de bain en insistant bien pour que je la pose sur le canapé si je voulais m’y installer), une déco sommaire dans la moitié de la pièce, une photo de femme nue sur une plage au mur et enfin un vieux téléviseur cathodique et un lecteur DVD pour ceux qui auraient besoin d’un super visuel pour se mettre dans l’ambiance… Je vous mettrai des liens vers des photos dans la description de l’épisode.

De l’autre côté de la pièce, le contraste total avec un le coin évier. Le mobilier hospitalier classique, avec un grand panneau détaillant la procédure à suivre ; nettoyage au savon, ensuite bien désinfecter en ne négligeant aucune partie et en oubliant pas de décalotter le gland.

J’ai reçu un petit flacon stérile (lui aussi) dans lequel on m’a demandé de bien récupérer l’intégralité de l’éjaculation et le technicien m’a d’ailleurs encore posé la question à la fin et pris note de l’information dans mon dossier. Le but étant évidemment d’évaluer le risque qu’une partie de l’éjaculation aie contenu des spermatozoïdes et que cela aie été perdu avant l’analyse.

Commence alors deux à trois semaines d’attente pour avoir les résultats de l’analyse. C’est assez long pour avoir un verdict.

Comme promis, des photos de la salle de prélèvement.