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Conclusion

Épisode 05

La convalescence est terminée. Il est temps de faire le bilan du processus, du ressenti, de ses impacts (ou leur absence) et sa conclusion.

L’intention de ce podcast est d’éveiller (ou réveiller) en vous des questions. Afin de permettre une accessibilité et une inclusivité maximales, vous trouverez ci dessous l’intégralité du script de l’épisode. Même si je vous invite évidemment à l’écouter si possible.
Toute reproduction interdite - Podcast sur la vasectomie

Transcription de l'épisode

Les résultats :

Ça y est, le mardi 26 novembre, je reçois enfin mes résultats. L’infirmier m’avait annoncé deux à trois semaines, c’était trois et pas un jour de moins.

Le verdict tombe sous forme de numération des spermatozoïdes par millilitres. Ma numération était parfaite et, c’est donc officiel, je suis stérile !

Je vais pouvoir aborder ma vie de quadragénaire avec la certitude que mon non désir d’enfant supplémentaire sera respecté.

Impact sur la sexualité :

Depuis l’intervention, j’ai eu l’occasion de reprendre une activité sexuelle. Comme je m’y attendais, l’intervention n’a réellement eu aucun impact sur un quelconque aspect à ce niveau, hormis la non nécessité de recourir à un préservatif en situation de rapport de confiance.

Aucun changement sur la fréquence ou la qualité des érections. Aucun impact sur la libido. Mes éjaculations ne sont pas différentes ; elles ont la même couleur, texture et toujours le même goût. Je n’avais pas vraiment de craintes à ce sujet, mais c’est toujours bon de voir tout cela confirmé.

Le remboursement :

Parlons un peu remboursement ! (ceux qui ont gloussé, j’ai vos noms)

Sur ce point, je vais vous donner un commentaire forcément très lié à la situation en Belgique vu que c’est celle qui me concerne.

La facture totale s’élève à 931,5€. Ma mutuelle a pris en charge 917,41€, sans même que j’aie eu à introduire une demande préalable. Le reste étant des frais annexes. L’intervention ne m’a donc presque rien coûté.

L’économie en terme de frais contraceptifs peut même être prise en compte lors de votre décision.

La situation semble un peu plus confuse en France selon les recherches que j’ai entreprises par curiosité. Sur chaque article que j’ai trouvé on y lisait “normalement”, “à priori” et souvent “renseignez-vous”. Ce n’est pas très rassurant.

Ressenti final :

Voilà donc le terme de cette “aventure” qui m’a amené à réfléchir sur mes désirs, mes projets et ma volonté à prendre les choses en main pour les réaliser correctement.

C’est assez incroyable de constater qu’il m’aura fallu moins d’un mois pour passer de la première consultation à l’intervention, mais plus de trois mois pour obtenir la confirmation de son succès.

Malgré tout, j’ai bien conscience que le chemin à parcourir pour y arriver a été beaucoup plus simple en Belgique qu’il semble l’être en France par exemple. Je vous conseille d’écouter le Podcast documentaire de France Culture sur le sujet. Je vous mettrai évidemment le lien en description !

Dans l’immédiat j’étais très heureux en tous cas d’avoir pu faire valoir mon droit à ne plus avoir d’enfants. Et encore une fois, il est évident que faire cette démarche est beaucoup plus facile, du point de vue pratique, pour une personne dispisant de testicules, même si socialement la démarche reste réalisée dans la discrétion la plus totale.

Un an plus tard :

Je réalise cet enregistrement un an après mon intervention, avec le recul nécessaire. Je ne regrette toujours pas une seule seconde mon choix. Que cela soit au vu de mes motivations qui n’ont pas changé ou des impacts sur ma vie de tous les jours d’ailleurs. Car des impacts au quotidien, soyons honnêtes, il n’y en a que des positifs. Et à long terme cela m’assure juste le respect d’une décision raisonnée que j’ai prise.

Ceci dit, j’ai traversé tout cela un peu seul. C’est une décision que j’ai prise pour mon futur et qui va forcément impacter mes relations à venir. J’ai décidé de me saisir de ma responsabilité plutôt que de la confier à d’autres. Mais il faut admettre que parfois un doute a plané, tout du moins avant le premier rendez-vous. Le côté définitif de l’intervention peut faire peur et je ne saurais trop conseiller de faire un congélation de sperme en cas du moindre flottement dans la décision pour ne jamais regretter ce choix. De nouveau, j’ai pris la décision seul de ne pas le faire.

Mais je pense également que prendre cette décision était salutaire dans un mouvement de reprise de contrôle de mes choix et des actions en conséquence. J’ai traversé cela seul, oui, mais c’était également mon seul choix. Si j’avais été en relation à ce moment-là, est-ce que cela aurait changé ma décision ? Je ne pense pas, car elle s’inscrivait dans un changement de regard sur le monde.

Alors je n’ai pas besoin de me le répéter pour me convaincre que c’était la bonne décision et je peux profiter de tous les avantages sans aucun regret.

Conclusion :

Lors de la consultation initiale avec l’urologue, je lui ai posé quelques questions sur l’évolution de la quantité de vasectomies effectuées dans son service, à titre informatif. Il m’a dit qu’il avait senti une réelle évolution des mentalités à ce sujet ces dernières années et que leur nombre augmentait. Voilà qui est plutôt encourageant et devrait à terme libérer quelques hommes des idées préconçues confondant virilité et fertilité.

La stérilisation reste malgré tout un sujet tabou. Et pas exclusivement auprès des hommes. Je l’ai constaté en en parlant autour de moi assez librement. Et c’est assez amusant d’avoir des collègues qui viennent témoigner ensuite en privé de leur propre vasectomie.

J’ai parfois fait face à des sourires gênés. Très peu de personnes ont osé me questionner sur ce choix même si je lisais beaucoup d’interrogations dans leurs regards. Peu ont osé le trait d’humour et ils étaient finalement plus gênés que moi.

Si je devais conclure cette aventure et surtout cet enregistrement, ce serait sur cette idée ; la société avance à son rythme. Un rythme lent.

J’espère que ce témoignage pourra en rassurer certains et certaines, en éclairer d’autres et peut-être même conforter celles et ceux qui se seraient senti seul.e.s dans leur démarche.

Si vous avez envie de m’apporter vos témoignages, anecdotes ou commentaires, si vous avez des questions, des craintes, pour quelque motif que ce soit, n’hésitez pas à m’envoyer un message, j’adorerais en parler avec vous.